L'appareil est fabriqué par Archos pour Quechua.
Doté d' un écran WVGA de 5 pouces (800 x 480 px), d' un quadruple cœur Qualcomm S4 Play (MSM8225Q) cadencé à 1,2 GHz, d'un capteur photo dorsal de 5 Mpx et un frontal de 2 Mpx, ainsi que de connectivités 3G+ (7,2 Mb/s), Bluetooth 4.0, Wi-Fi, GPS, etc. L'ensemble tourne sous Android 4.1.2 Jelly Bean et affiche des dimensions conséquentes de 151 x 82 x 12 mm, pour 250 g sur la balance. Et oui! 250 grammes! C'est le poids d'une mini doudoune. Ce qui est léger pour un vêtement ne l'est peut être pas pour un téléphone, quand on le compare aux appareils de 100g. On y reviendra...
J'ai testé le Quechua Phone pendant 10 mois, en rando d'altitude, en ski de randonnée au delà de 3000m d'altitude, en raquettes, et en alpinisme estival.
Avec des dimensions de 151 x 82 x 12 mm pour 250 g, la prise en main et le rangement sont plutôt difficiles en conditions d'altitude, même si la coque bénéficie d'une couche en caoutchouc antidérapant qui favorise le maintien. En conditions clémentes, les sensations de préhension sont correctes, mais avec des gants et par températures froides, l'utilisation du Quechua Phone demande des précautions. C'est un gros appareil pour un 5" et la préhension s'en trouve logiquement affectée. Il est impossible de l'utiliser d'une main. L'usage des gants est difficile en général mais pas impossible. Ça peut fonctionner avec certains sous gants et particulièrement ceux qui sont équipé d'un index tactile.
En altitude, et par beau temps, la réverbération rend l'écran inopérable. On s'y voit comme dans un miroir. Prendre une photo par forte luminosité est un calvaire.
N'ayant eu le cœur, ni les moyens, de balancer mon Quechua phone pour tester sa résistance aux chocs, je me fie au test des numériques:
Le site du constructeur nous informe que l'appareil se pare d'une coque protectrice composée d'une première enveloppe rigide en ABS qui lui confère une protection solide de ses composants sensibles. Une seconde couche en caoutchouc antidérapant permet de garantir un bon maintien, moins de glissements et une meilleure répartition de l’onde de choc en cas de chute. Voilà pour la théorie. En pratique, nous avons jeté le Quechua Phone sur le sol à plusieurs reprises, sur différents types de surfaces, et de hauteurs allant jusqu'à un mètre, sans que cela n’endommage nullement l'appareil... tant qu'il a atterri sur le dos. En effet, même si le constructeur affirme que l'écran est également plus épais et plus résistant, cet afficheur s'est immédiatement fissuré la seule et unique fois où l'appareil est tombé sur sa face avant lors de nos différents tests. L'écran ne profite d'aucun renforcement de type Gorilla Glass, ce qui est assez ubuesque pour ce type de produit particulièrement exposé aux aléas du quotidien... qui plus est "outdoor".
Le Quechua Phone se dote de la norme IP54. C'est à dire qu'il est conçu pour résister à l'eau et à la poussière, mais ce n'est pas un gage d'étanchéité. La norme IP54 indique que l'appareil peut résister à une courte immersion, mais pas plus...
Android 4.1.2 Jelly Bean. Il y a plus moderne mais ça marche. Il y a une vingtaine d'applications sur les oiseaux, les plantes, la météo. Il ne s'agit certes pas d'application développée spécifiquement pour cet appareil puisqu'on les trouve toutes sur Google Play. Personnellement je n'en suis pas fana, d'autant qu'elles ne sont pas toutes en français. Beaucoup de liens vers les sites de stations de skis (info sur la neige, les remontées...). Je ne les ai finalement pas utilisées.
Le mode altimètre est précis à 20cm... Ça marche plutôt bien avec données de l'altitude, graphique du dénivelé parcouru et vitesse de montée/descente. Plusieurs tests montrent de bonnes performances en ascension lente (quelques mètres d'erreur sur une ascension de 1600m de D+), mais des écarts parfois étonnants lors de trajets routiers.
La boussole aussi est intéressante, avec visée du relief ou de l'objectif, ainsi que diverses autres fonctions sur la découverte du milieu naturel: botanique, traces d'animaux...
Je m'attendais à de vraies possibilités , mais je dois bien avouer ma déception: malgré des fichiers lourds, le piqué est faible et la saturation extravagante. Quel dommage pour un appareil qui avait là une belle carte à jouer, c'est raté. J'ai donc utilisé la photo du Quechua phone en dépannage, avec un travail de réglage logiciel, pour obtenir au final des photos potables (on peut voir sur ce site une photo des semelles des Merell Grassbow prises avec le Quechua phone et retouchée)... Je n'ai pas utilisé le mode vidéo.
Un point fondamental en montagne. Le téléphone reste un élément de sécurité pour communiquer, éventuellement avec les secours. Encore faut-il que la batterie ne soit pas à plat...
Son gros accumulateur de 3500 mAh, a bien été prévu pour une autonomie compatible avec l'outdoor. Mais pour avoir 3 jours de véritable autonomie, il faudra jouer avec les programmes d'économie (débrancher le wifi, mettre l'écran en veille rapide...). Pour moi, il est trop gourmand pour l'emmener en altitude où les conditions de froid vont bouffer de l'énergie. Une autonomie de 3/4 jours max, dans le meilleur des cas, me paraît un peu trop juste compte tenu du rôle qu'il doit jouer en terme de sécurité. Par contre pour le ski et les rando à la journée, la réserve de puissance est suffisante pour faire fonctionner les applications et disposer d'une réserve conséquente.
L'interface de la fonction téléphonie est celle de base offerte par Google, et que l'on retrouve d'ailleurs dans plusieurs smartphones Android. La qualité audio en conversation me semble plutôt moyenne, et donc un peu juste en conditions de montagne (vent, bonnet...).
Un lecteur me fait part de son expérience:
L'appareil est annoncé à 4Go de mémoire interne, le problème est qu'elle est partitionnée en 1Go et 3 Go. Quand on installe une carte SD, la partition de 3 Go devient inutilisable pour installer des applications.
La mémoire interne annoncée à 1Go ne fait qu'en opérationnel 925 Mo. Là dedans, les applications de google (impossibles à déplacer sur la carte SD) prennent bien la moitié. Rien que chrome fait 116 Mo. Et chose étonnante, quand on installe sur la carte SD une nouvelle application, une partie de la mémoire interne est bouffée (de l'ordre de 20Mo selon l'appli). Et avec si peu de mémoire, ça devient vite embêtant. Avec une petite vingtaine d'applications en plus (productivité, minuteur, facebook etc), je suis à la limite de saturation.
Vous rencontrez un problème avec votre Quechua Phone ?
Quechua a mis en place une organisation simple pour le résoudre le plus rapidement possible. Voir là.
J'ai testé cette "hotline" et j'ai eu une réponse sous 24hoo me donnant la marche à suivre pour un dépannage. En cas de big problème, un échange standard vous est proposé gratuitement par transporteur... la classe!
Le Quechua Phone est à mon sens un grand smartphone à moins de 250€, doté de quelques aptitudes intéressantes en randonnée. Cependant son ergonomie et ses caractéristiques ne le prédisposent pas à de véritables conditions de haute montagne.
Son poids, sa prise en main délicate, due à son format, et surtout la visibilité de l'écran par forte réverbération le rendent peu pratique et gourmand en énergie et donc difficile à envisager pour l'alpinisme et le trek engagé.
Par contre, ses outils peuvent devenir intéressants pour les parcours plus tranquilles (c'est à dire pour une large majorité de randonneurs). L'altimètre, la boussole, et les quelques logiciels sur la flore, peuvent être de bons outils pédagogiques pour des initiations avec les enfants. Il y a aussi une fonction "lampe-torche" qui est souvent utile, bien qu'il faille utiliser l'écran tactile pour y accéder.
- Prix
- Batterie 3500mAh
- Résistance aux chocs et à l'eau.
- Quelques applications "outdoor" intéressantes et utiles.
- SAV
- Lourd
- Qualité photo et vidéo médiocre
- Difficile à utiliser en altitude (réverbération, gants, prise en main)
Voir également : Samsung Solid