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mardi 03 février 2015

Raquette Symbioz (TSL)

Un test de la catégorie :test
Raquette Symbioz (TSL)
La Symbioz est sortie en 2014. C'est une raquette flexible, présentée par TSL comme une révolution: c'est la raquette qui s'adapte à la marche et non plus le contraire. Depuis l'hiver 2014/15, la Symbioz est déclinée en 3 tailles de châssis et une nouvelle version: la Symbioz Expert. Étant un utilisateur persévérant dans le matos TSL, et notamment de la 225, je suis d’abord séduit par l'évolution des accessoires de fixation et par la position des cales, nettement plus accessibles que sur les anciens modèles. Maintenant pour le cœur du sujet, savoir si la Symbioz apporte de nouvelles sensations et peut constituer une petite révolution, voyons le résultat de deux saisons de tests...

Les données fabricant

Raquettes à neige TSL SYMBIOZ ELITE M : Dotée du concept Hyperflex, la Symbioz Elite permet un parfait déroulé de pied tout en s’adaptant au profil du terrain. Les renforts en carbone apportent élasticité et nervosité. Le confort et la rapidité de serrage de la fixation sont assurés par les pré-réglages mémorisables. Sa griffe avant, ses lames verticales et ses 8 crampons en acier inoxydable analogues à ceux d’alpinisme lui procurent une accroche exceptionnelle. Enfin, la cale de montée Easy Ascent placée sous le talon pour un meilleur confort s’enclenche facilement au bâton. Tout simplement, une raquette incroyable! Grâce à leur hyper-flexibilité, leur légèreté et leurs fixations ergonomiques, les Symbioz s’adaptent à tous les terrains avec un déroulé de pied tout à fait étonnant. L’élasticité et la réactivité des renforts en carbone amènent encore plus de liberté et de facilité.
Les renforts en carbone possèdent une flexibilité parfaite tout en stockant l’énergie lors de la flexion et en la restituant en fin de foulée, ce qui augmente la puissance de marche et limite les efforts. Ils agissent à toutes les phases d’appuis de façon dynamique. La déformation du châssis de la Symbioz Elite est progressive, nerveuse, précise et homogène ; en flexion comme en torsion. Limitant les vibrations, les renforts en carbone améliorent la relaxation musculaire ainsi que la sensation de liberté et de facilité.
Jamais une raquette à neige n’a eu une accroche aussi impressionnante. Associés aux lames verticales, les crampons bidirectionnels en acier inoxydable placés sous les pieds permettent une traction optimale en montée, une excellente retenue en descente et une parfaite tenue latérale en dévers. Épousant la forme du terrain, la flexibilité du châssis assure un superbe maintien, une complète sécurité et évite le glissement intempestif en poudreuse.
La griffe avant permet une traction maximale dans les pentes raides.- Les lames verticales assurent une traction et une retenue parfaite que ce soit en dévers ou en pente forte sur les neiges douces.
8 crampons interchangeables en acier inoxydable, semblables à des crampons d’alpinisme, assurent l’accroche sur tous types de neige.
Confortables et vite chaussées grâce à leurs préréglages mémorisables, les fixations télescopiques des Symbioz accentuent le déroulé de pied procuré par le châssis. La cale de montée Easy- Ascent, intégrée à la fixation, s’enclenche par une simple poussée du bâton. De plus, en montée, vous n’aurez aucune sensation de poinçonnage sous votre pied, votre poids étant réparti sur tout le talon de la fixation. Toutes les raquettes à neige TSL sont fournies avec housses pour le transport et le stockage.

La vidéo - Materiel outdoor


Le test

J'ai testé les Symbioz durant trois hivers, et durant une trentaine de sorties en neiges très différentes: profonde sans sous-couche, neige tassée, pistes bien tracées, neige dure de regel, neige transfo ou poudre d'hiver en altitude.

Apport de la Symbioz par rapport à des "raquettes classiques"

Grosse impression dès le début! Je chausse au pied de la voiture, et c'est surprenant... J'ai vraiment l'impression de ne pas avoir de raquettes au pieds, en tous cas pas mes raquettes habituelles. Sur la neige tassée et gelée de la route, j'ai une sensation de liberté pour accomplir les dernières manips avant le départ. J'ai presque envie de partir en footing... Et d'ailleurs ça le fait bien en neige tassée ou peu profonde. La raquette suit avec légèreté et dynamisme. Les adducteurs et le bassin ne sont pas soumis à cette "marche en canard" que provoquent des raquettes classiques.

Dès les premiers pas sur le sentier (tracé) l'impression de liberté et de fluidité se confirme. Le déroulé de pied n'a vraiment rien à voir avec les 225, qui sont pourtant un petit peu souples sur l'arrière, mais rien de comparable!.

Test comparatif avec une raquette "classique comme les TSL 225.
Pour moi les 225 constituent un "standard" de la raquette à neige. Comparer la Symbioz et la 225 me semble intéressant pour évaluer l'apport technologique de la nouvelle TSL.
Après une heure de marche et quelques traces dans 60/80 cm de poudre moyennement légère, je change pour les 225. J'aime aussi les 225, elles sont plus larges, moins profilées, mais plus rigides et donc plus stables dans la profonde. Mais au bout d'une nouvelle heure de marche j'ai un petit peu mal aux lombaires. Je reprends les Symbioz, et j'ai à nouveau cette sensation de "décollage", de légèreté et mon petit mal de dos s'évanouit. Il faut dire que le mouvement des jambes est différent, les contraintes sur le bassin et le bas du dos sont beaucoup moins fortes et la marche presque naturelle. Les crampons (tout neufs) donnent une stabilité sans reproche en neige dure.

Bilan de mes tests en neige tassée ou peu profonde:
Pour moi la Symbioz est effectivement une révélation, voir une révolution. C'est difficile de revenir à des modèles classiques quand on y a goûté. Avec cette légèreté dans les mouvements, la Symbioz invite à augmenter la cadence, en piste tracée, davantage que dans la profonde, et sera un bon outil pour faire du "cardio" ou se faire plaisir naturellement.

En profonde, faire la trace avec les Symbioz

En contrepartie de cette souplesse, on aura moins de rigidité et donc de portance qu'avec les 225 en neige profonde. J'ai fait la trace plus de 2 heures dans de la poudre de 60 cm avec des passages en forêt où il y avait parfois 1 mètre de neige. On sent, et on voit la Symbioz se plier légèrement à l'avant et à l'arrière durant l'enfoncement (voir vidéo).

C'est un point que j'ai voulu vérifier et approfondir en testant la Symbioz de façon renouvelée dans différentes natures de neiges: poudre, croûtée, mais toujours en terrain sauvage et en exploration, en dehors des circuits tracés.

L'exploration reste sans problème, mais avec un peu moins de stabilité. Idem en descente dans la poudre, on doit un peu compenser cette souplesse avec le pied, mais là encore rien de flagrant (voir vidéo). On s'en rend surtout compte lorsque l'on remet une paire de raquettes rigides comme les 225.

Lorsqu'on enfonce bien dans une poudre assez dense, on ramasse peut être un peu moins de neige qu'avec les 225, il y a un gros espace ajouré sur le devant de la raquette. Mais je n'ai pas eu l'impression de ramasser beaucoup non plus avec les 225.

 

Réglages, fixations et cales

La cale de montée et tous les réglages de fixations sont beaucoup plus simples à utiliser sur la Symbioz. Heureusement car mettre et enlever la cale sur les 225 était parfois un calvaire en conditions difficiles. Le fabricant indique que les cales sont manipulables avec des bâtons. J'ai trouvé que c'était plus simple avec les mains, surtout si on a des rondelles de bâtons un peu souples (voir vidéo).

Les fixations sont nettement améliorées par rapports aux anciens modèles (225). Un étrier facilement réglable, un clip de serrage devant et une crémaillère pour le maintien de la cheville. Cette dernière vient se loger dans un fourreau protecteur pour éviter de pendre en dehors de la fixation (voir vidéo).

RAS au niveau des performances de ce système. Aucun raté constaté et une utilisation assez facile à manipuler avec des gants.

La symbioz ne propose pas de fixation du talon. Je n'y vois pas d'inconvénient majeur. La glissade en pente raide peut se faire également avec le talon libéré, dans l'axe de la fixation. C'est un exercice qui se pratique en pente raide dans la poudreuse.

Cramponnage sur neige dure

C'est pas mal du tout grâce aux 8 crampons en inox, assez dimensionnés et bien taillés pour tenir la raquette en traversée. Crampons qui sont complétés par des petites barres d'accroche plastiques sur la moitié inférieure du tamis  (voir photo dans la rubrique "données fabricant").

J'ai testé le cramponnage de la Symbioz en neige croûtée, en traversée en neige transfo: rien à redire. Les crampons tiennent bien. J'avais des chaussures assez souples et je n'ai pas eu de mauvaises sensations. Le fait qu'ils soient en inox est plutôt intéressant contre la rouille. L'inox, en général, n'a pas le même pouvoir de pénétration dans la glace que les aciers trempés, mais pour une paire de raquettes, c'est largement suffisant.

Sur neige dure et bien transfo.. RAS la raquette tient bien et donne toute sa mesure avec sa souplesse et son déroulé de pied.

Les "lames verticales" ou pointes avant sont plutôt bien dimensionnées pour attaquer le raide. Je m'en suis servi pour franchir des raidillons en neige profonde (voir vidéo), la prise en pointe avant me semble correcte et dépend de la sous-couche. Si celle-ci est en neige dure la prise en sera facilitée.

SAV suite à casse attaches de l'axe

En conditions difficiles dans les Pyrénées (tempête de neige et descente dans la profonde) les attaches de l'axe de la fixation d'une raquette se sont cassées. Les deux attaches de la même raquette ont cassé en même temps. Après avoir récupéré la raquette, grâce à la pelle, retour au bercail et tel à TSL qui m'envoie dans des délais rapides les deux pièces plastique qui se montent facilement après avoir enlevé les débris des anciennes. Les TSL sont à nouveau opérationnelles. J'enchaine tout de suite avec deux bonnes séances en profonde avec du vent et de la poudre tassée. Souvent 40 à 50 cm de profonde où la Symbioz n'a pas bronché.

Cet épisode ne m'a pas particulièrement alerté. J'ai regardé sur 4 autres raquettes différentes (dont les 225), c'est le même principe de fonctionnement: un axe qui passe dans des encoches plastiques. Et c'est la première fois que ce problème me touche après des années de pratique. Les alliages plastiques ont-ils évolués? sont-ils moins solides aujourd'hui?... Des questions (sans réponses) que je me suis posées.

Poids et Prix

Poids: pourtant 20 grammes plus lourde que la 225 (980g contre 960g), la sensation de légèreté au bénéfice de la Symbioz est surprenante quand on passe de l'une à l'autre.

Prix constaté en janvier 2015: 230€. La Symbioz est 100€ plus chère qu'une raquette classique, mais les sensations sont vraiment différentes. La différence de prix est en rapport avec la différence de fluidité observée lors de la marche;-))

Nettoyage

Beaucoup plus facile à déneiger qu'une 225, au moment où on veut la ranger dans le coffre. Elle présente beaucoup moins d'interstices où la neige glacée sera difficile à déloger.

Solidité

En deux hivers, la raquette a été rabotées sur les côtés, mais rien que de normal. Les lames plastiques verticales se sont émoussées. J'ai eu une casse de l'axe réparée (voir ci-dessus). Les étiquettes "TSL" se sont vite décollées sur le devant de la raquette, la marque annonce avoir trouvé une solution à ce problème. Sinon RAS les fixations fonctionnent bien et la raquette a encore de beaux jours devant elle.

 

Suivi des tests

2016: Alpinisme hivernal en Symbioz avec des pentes soutenues à 30/35° et un passage à 40° (montée en raquettes par neige souple, mais descente en crampons, raquettes sur le dos pour ce passage). Les symbioz sont bien passées dans les pentes raides, en frontal. Elles ont un peu de souplesse pour les travers, mais les crampons accrochent bien. J'ai pu comparer avec les 225 de mon compagnon; ces dernières sont plus rigides et peut être plus techniques pour certaines pentes, mais les crampons de la symbioz sont supérieurs. Comme dans les passages plus "marchants", la symbioz est nettement supérieure, je pense que dans l'ensemble elle se défend bien.

Novembre 2016: première sortie en raquettes avec des neiges diverses, et déjà assez profondes au dessus de 2500m dans le massif de Crevoux, près de Vars. La symbioz n'a posé aucun problème mais c'est sa cousine la TSL 225 qui a cassé l'attache de l'axe (idem casse ci-dessus). Ce semble être une faiblesse des TSL. Le SAV me propose la livraison d'une attache pour 8€ port compris. (ref: MPRA659 pour la 225).

Décembre 2016: Une très belle sortie sur la face nord de l'Aupillon 2915m avec traversées de pentes soutenues en neiges différentes. Pour le couloir et l'arête sommitale, les Symbioz sont allées au sac à dos, la fin s'effectuant en crampons. A la descente j'ai surfé par endroit, en mettant le poids du corps à l'arrière et en alternant pied droit/pied gauche. Sur cette sortie "alpi" la Symbioz n'a pas démérité dans les parties techniques mais reste moins portante que les raquettes classiques.

Mars 2017: Deux sommets de 3300m en haute Ubaye avec des pentes en neige assez transfo pour le premier et des pentes raides de face nord pour le deuxième où les raquettes sont allées au sac pour laisser la place aux crampons. Les symbioz sont compatibles avec ce genre de raid, que l'on peut parfois qualifier d'alpinisme hivernal. Le déroulé sur des longues journée est un bénéfice acquis. Je note encore que la portance est moindre que celle des copains: à poids égal je m'enfonce plus. Cela ne m'a pas empêché de faire la trace, et plus que ma part. En traversée déversante, l'accroche est assez bonne. Je dis "assez" car j'ai été impressionné par la tenue des Tubbs TRK 24 de mon copain Jean Marc. La symbioz n'est pas de ce niveau même si leur performance est correcte.

Les qualités

- Une révolution dans le confort permettant une marche plus naturelle et moins douloureuse pour les aducteurs et les articulations.
- Des possibilités d'entrainement cardio, en neige dure ou pistes tracées.
- Une accroche sérieuse grâce aux crampons inox et aux pointes avants.
- Des fixations modernes et des cales faciles à positionner.
- Expérience de SAV positive

à améliorer

- Plus chère qu'une raquette standard.
- La flexibilité donne moins de portance en neiges profondes
- Attaches de l'axe cassées et vite réparées, à suivre..

à visiter

Voir également:  Inook Ox1