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vendredi 30 mars 2018

SPARK III (Sea to Summit)

Un test de la catégorie :Sacs de couchage et matelas
SPARK III (Sea to Summit)
Attention! voici un duvet super léger qui vient marcher sur les plates bandes des célèbres Mirage (Valandré) et Phantom 32 (Mountain Hardwear). Ces sacs de couchage sont fascinants car ils permettent une véritable utilisation 4 saisons, si on sait les utiliser. Avec peu de garnissage, et sans collerette, ils s'utilisent à la belle saison par températures positives mais également en hiver avec une doudoune à l'intérieur et une gestion des jambes et des pieds à étudier, nous en reparlerons. Le Spark III de la marque australienne "Sea to Summit" apporte un rapport garnissage/poids total très intéressant. Pour moins de 800 grammes, tout compris avec le sac de compression, une grande taille emporte 435 grammes de duvet tip top, ce n'est pas rien. Une donnée qui laisse présager également d'une forte compressibilité, donc d'un volume minime dans le sac à dos. Des gros avantages pour ce petit sac qui saura assurément répondre aux exigences des utilisateurs 2/3 saisons. Mais saura t-il également subvenir aux ambiances hivernales? gérer des températures franchement négatives? C'est ce que nous nous sommes efforcés de savoir lors des tests durant l'hiver 2017/2018.

Les données fabricant

Le Spark III est le plus chaud de la gamme Spark de SEA TO SUMMIT.

Garnissage: duvet d’oie européen 850 cuin, répartition 90/10 . En taille M: 400grammes de duvet et 435 grammes en L

Duvet d’oie traité Ultra Dry Down contre l’humidité (permet de conserver le gonflant). Construction en caisson. Boudin isolant au niveau du zip. Ouverture du Zip YKK sur 1/3 de la longueur du sac de couchage. Rapport isolation thermique/poids/volume très performant. Ne dispose pas de collerette anti-froid.
- Taille M: pour personne mesurant entre 170 et 185 cm
- Taille L: pour personne mesurant entre 185 et 205 cm

- Poids en taille M : 625 g - L 690 g (776g en L sur ma balance avec sac de compression pour 435g de garnissage).

- Température de confort 2°C ; limite de confort -4°C

Construction en caisson
Footbox conique
Livré avec un sac de transport zippée, une housse de compression en tissu ultra-Sil 15D et un sac en coton pour l’entreposer chez vous.

Volume compressé : 3.7 L
Sac de compression : XS : 6 à 2 L

- Prix constaté en novembre 2017: 419€

La vidéo - Materiel outdoor


Le test

Le Spark est livré avec un sac de compression léger et performant. 4 sangles de compression doivent amener le sac de couchage à des proportions hors du commun. Je n'ai pas réussi à atteindre le niveau décrit sur la photo ci-dessus, qui doit certainement s'obtenir sur un Spark I, mais je m'en approche. Je ne veux pas trop forcer sur les sangles, cela reste du matos light, et je sais qu'à la longue, l'ensemble se comprime davantage.
Un mot également sur le sac de transport qui peut en un rien de temps quadrupler de volume pour devenir un sac de stockage. Superbe!

Note: la couleur du Spark III est parfois surprenante et peut prêter à confusion; l'intérieur est bien le jaune (se fier au réglage et au rabat anti-froid), et l'extérieur est le gris clair.

Test refuge de Boules (04). Fin novembre 2017
Après 5 heures de crapahute solitaire en terrain sauvage et gelé, je pousse la porte du refuge de Boules (1700m) alors que la nuit tombe. Surprise! la température intérieure n'est pas en rapport avec la vague de froid polaire qui envahit les Alpes du sud depuis deux jours. On dirait presque que quelqu'un vient de partir après avoir fait fonctionner le poêle. Mais il est froid et personne n'est venu ici depuis plusieurs jours, si j'en juge par l'aspect du sentier. L'explication semble être la cavité que constitue le refuge, une grotte fermée par une cloison de bois, et donc des températures positives pour ce premier test ; 5° en début de nuit.
Après une bonne soupe chaude, je déplie le sac de couchage et j'y rentre accompagné de mon téléphone et de ma caméra dont les batteries se sont enrhumées durant la journée. J'avais prévu trois couches pour les jambes et une doudoune pour le haut, mais par +5°C, je n'utilise qu'un petit collant vraiment léger, et la veste Warmit que je teste actuellement. J'ai tout de suite une belle sensation de chaleur, dont je profite pour me relaxer et récupérer de la journée. Je sombre pour me réveiller une heure plus tard car j'ai trop chaud. Les 435 grammes de duvet d'oie top qualité se révèlent bien présents. J'enlève les chaussettes, j'ouvre la capuche et le haut du zip. Je finirais la nuit tranquillement comme cela. Un test qui donne à penser que le Spark III va avoir son mot à dire par températures négatives.


Test hivernal par -5°C en cabane sur un bon matelas. On notera le bourrelet qui "fait office" de collerette. Le tissu vert que l'on aperçoit est celui de la mini-doudoune utilisée en complément thermique dans le sac de couchage.

Plusieurs tests en limite thermique: -5°C et moins en cabanes -2000m - bon matelas- janvier et mars 2018. (voir vidéo)
L'hiver 2017/2018 a été rude. Ce n'était pas l'idéal pour tester un sac de couchage de cette dimension, mais je n'ai pas voulu attendre la mi-saison pour effectuer mes tests. Dans leur majorité, ceux-ci se sont donc délibérément déroulés dans sa zone d'inconfort, c'est à dire un peu au-delà de la limite thermique annoncée par le fabricant, et ce n'est pas plus mal pour juger de la qualité d'un produit. Qui peut le plus peut le moins...

- Après une montée de 5 heures en raquettes dans le froid, nous nous activons pour dégager la porte ensevelie sous 2 mètres de neige. Rentrés juste avant la nuit, nous devons gérer une température intérieure de -5°C, évoluant vers les -10°C extérieurs le lendemain matin. Un bon matelas nous attend au 1er étage, froid mais bon. Pour utiliser le Spark III et ses 435 g de garnissage, je dors avec une première couche assez thermique en synthétique, et une mini-doudoune en duvet recyclé Neokdun. Pour le bas, qui est le plus dur à gérer dans ces conditions, j'ai prévu un collant en Polartec, sous le pantalon RockfitIII, costaud mais assez extensible. Un bonnet et des sous gants pour le début de la nuit ont constitué la conclusion d'un ensemble satisfaisant pour un frileux comme moi. La caméra et la frontale dans le duvet, j'ai eu assez chaud pour une nuit confortable par ces températures négatives. La chaleur arrivant, j'ai enlevé les gants et le bonnet.

- Montée dans le froid avec un vent du nord plutôt faible mais glacial. Malgré la soupe chaude, impossible d'être à l'aise dans la cabane à cause du froid. Je rentre avec tout le matos électrique dans le duvet et trois couches dont une mini-doudoune assez peu développée thermiquement. Le Spark apporte tout de suite une enveloppe de chaleur douce. Il faudra néanmoins gérer le bas du corps. Un collant sous le pantalon, d'une part, et surtout une double peau sur les pieds est très importante. Une deuxième paire de grosse chaussette, même courte, mais pleine de bouclette est recommandée dans ces conditions. Avec cet attirail qui ajoute quelques dizaines de grammes (paire supplémentaire de chaussette) on peut gérer une nuit froide avec ce petit duvet.

- Idem à -5°, avec deux paires de chaussettes, et trois couches en haut. En éclairant l'intérieur du sac à la frontale, on voit nettement l'opacité du garnissage... et les zones vides près des coutures. Je comprends que l'on ne peut pas remplir totalement un tel espace avec ce volume de duvet. C'est pourquoi l'habillage est très important. Je note la qualité et le confort des tissus, et du réglage, simple et efficace. Durant ces nuits glacées, mes différentes couches de vêtement ne m'ont pas gênées, c'est peut être aussi grâce au confort général et à la qualité des tissus du Spark III.

Le genre d'ambiance où ont eu lieu les tests du Spark III - Cabane dans les Alpes de Haute Provence - températures extérieure -10°C avec du vent - hiver 2017/2018

Bilan des tests


Garnissage / Poids total: En taille L, le Spark III embarque 435 gramme de duvet d'oie 850 Cuin; Pour 776 grammes avec le sac de compression, c'est une belle performance si on le compare à ses concurrents. 435 grammes de duvet de ce gonflant, ce n'est pas rien. Bien sûr on est nettement en deçà de ce qu'il faut pour être à l'aise en ambiance hivernale (pour moi 600 grammes de bon garnissage avec une architecture technique). Mais le plus dimensionné de la gamme Spark, tout en étant garni légèrement, affiche une certaine mesure pour un sac de couchage de cette catégorie. Très léger et sans collerette, c'est la quantité et la qualité de son garnissage qui permettront une éventuelle utilisation 4 saisons, si on sait s'habiller en conséquence et avec un matelas bien isolant.

Performances thermiques: Avant de le pousser dans ses retranchements, le Spark III est un sac de couchage facile à utiliser par températures positives. On jouera sur l'ouverture de la capuche, en régulant les échanges d'air entre l'intérieur et l'extérieur, puis sur l'ouverture du zip, au dessus de 15°C. En regardant vers le bas du thermomètre, je me suis trouvé très à l'aise jusqu'à 0°, ce qui n'est pas si évident au départ pour moins de 800 grammes tout compris en grande taille.
Avec ses 776 grammes exactement, c'est un sac de couchage qui permet du 4 saisons si on sait l'utiliser. On peut très raisonnablement utiliser le Spark III par températures négatives. Le fabricant annonce une limite confort de -4°C. J'ai testé ce sac de couchage par des températures plus froides: -5/-6°C. Pour cela, il faut savoir gérer le manque de collerette et le bas du corps. Pour le haut, il faut entrer dans le SparkIII avec une mini doudoune au col montant, pour que l'épaisseur du vêtement vienne en contact avec la capuche du sac de couchage, bien fermée sur le visage. Les échanges d'air avec l'extérieur se limitent ainsi au nez ou au nez et à la bouche. Une collerette serait évidemment plus facile à gérer, notamment pour ceux qui bougent beaucoup au cours de la nuit, mais de cette façon on peut mettre une barrière entre l'extérieur et l'intérieur du duvet. Pour le bas, il faut au moins deux couches: collant + pantalon par exemple, et des chaussettes chaudes. Il faut veiller à avoir assez d'espace en bas pour que les pieds ne touchent pas le tissu du sac de couchage mais "flottent" à l'intérieur de celui-ci.


Confort d'utilisation: Je l'ai trouvé très bon. L'unique réglage de fermeture de la capuche est très technique. Il se verrouille facilement pour une ouverture minimum, ne bouge pas, sauf si l'on tire dessus, où il joue par élasticité. Le gonflant est superbe et donne un confort thermique très agréable. Comme c'est le cas sur les duvets de cette catégorie, le zip est assez court, moins de la moitié du sac. Son fonctionnement est fluide, avec un rabat anti-froid minimaliste mais qui joue correctement son rôle. L'espace pour les pieds pourrait être plus dimensionné, en chaussettes, ça va, et je l'ai utilisé également avec des chaussons de ski de rando. Il y a juste assez de place...

Poids et encombrement: Le garnissage 850 Cuin permet une très bonne compressibilité. Même si il est impossible d'arriver au volume présenté par la marque avec un Spark III (vraissemblablement réalisable avec un Spark I ou II), le volume final, est excellent, grâce également à un très bon sac de compression (voir vidéo). Avec un si petit encombrement, et si léger, le Spark III est un superbe matériel pour ceux qui cherchent l'efficacité.

Les qualités

- Performance thermicité/poids/compressibilité
- Confort d'utilisation
- Qualité générale de fabrication et duvet traité contre l'humidité.
- Qualité des accessoires (sacs de rangement et de compression)

à améliorer

- Prix (en rapport avec son standing)